On a l’habitude de dire « les premières fois sont toujours les meilleures »! Une chose est sûre, de cette première Stanley Cup, les Kings s’en souviendront pendant de nombreuses années et il y a fort à parier que celle ci sera la meilleure, tant dans son exécution que de part ce sacre surprise. Los Angeles s’en vient ceindre pour la première fois de ses 44 ans d’histoire la Coupe Stanley. En tout juste 5 ans c’est la deuxième équipe californienne à remporter le « gros bol » après le sacre des Ducks en 2007. Bref tout ceci à des allures d’un véritable film hollywoodien, un vrai rêve californien …
Pour rester dans le ton de cette année 2012, la première chose qui me vient à l’esprit quand je pense aux playoffs que ces Kings ont réalisé c’est le mot « intouchables ». L.A a toujours paru en contrôle dans ces séries en ne connaissant à aucun moment le déficit de victoires face à ses adversaires. Vancouver, Saint-Louis, Phoenix et New Jersey, tous auront été dominé et ils n’auront jamais mené les Kings dans chacune de leurs séries. Autant dire que de par tous les étages menant jusqu’au sacre suprême, les Kings auront dominé de la tête et des épaules LEURS séries!
Alors comment cette équipe qui pourtant a terminé 8ème de la conférence Ouest a pu se hisser jusqu’au titre suprême? Jamais dans l’histoire du sport nord-américain un tel exploit s’est réalisé. Depuis le début de saison, je considérai L.A comme une belle endormie. Alors je serai bien prétentieux si j’affirmai avec force que j’attendais les Kings à ce niveau là. Bien sûr que non, et personne ne le pouvait sur une argumentation purement rationnelle. Rien ne nous permettait d’envisager un réveil collectif de Dustin Brown, Mike Richards, Jeff Carter ou encore de Justin Williams pour ces playoffs. Mais ce que je veux dire ici, c’est que Los Angeles avait tous les ingrédients en place pour aller jusqu’au bout. Le fait est que cette année ne semblait pas être la bonne pour ce groupe ci. Pourtant les faits sont là!
Il semblerait donc logique d’accorder tout le crédit à Darryl Sutter, le coach des Kings arrivés à L.A à la mi-décembre dernière, homme qui a tout débloqué dans ce groupe. Pourtant je me pose une question quand aux propos de Sutter au micro de « Hockey Night in Canada » juste après la sacre des Kings : « Vous savez il y a beaucoup de leadership dans cet effectif et surtout beaucoup de jeunesse. Ils ont été fantastiques dans leur manière d’écouter tout ce que l’on avait à leur dire ». Outre le fait que Darryl Sutter leur a apporté les clefs pour aller jusqu’au bout, ces joueurs ont surtout trouvé en cet homme un nouveau guide à suivre. Je pense que c’est surtout le départ de Terry Murray qui a libéré ce groupe. Alors je n’étais pas au sein du groupe des Kings pour savoir ce qui clochait avec Murray, mais à en voir la transformation extérieur que ce groupe a subit, il y a fort à croire que le divorce était bien consommé entre Murray et son groupe lorsque ce dernier a quitté le navire. Tout ce qu’il fallait à ce groupe c’était un coach d’expérience capable de de leur vendre un système efficace auquel ils pourraient croire.
Je pourrais vous parler de bon nombre de personnes dans le staff des Kings pour lesquelles je suis tout particulièrement heureux. Je pense en premier à Simon Gagné. Un joueur tout simplement génial, après tout ce qu’il a fait à Philly, tous les ennuis de santé qu’il a connu et qui l’ont empêché de prendre part à un run lors des séries. Cette Cup apparait pour lui comme la concrétisation de toutes ces années de galère. Je pense également à Luc Robitaille qui a été le leader de toute une génération à L.A après le départ de Wayne Gretzky. Adulé par les fans de L.A, croyais moi quand je vous dis qu’il va célébrer comme il se doit cette Coupe Stanley. Je pense aussi à Ron Hextall, membre de l’équipe dirigeante aux côtés de Dean Lombardi. Ce grand gardien qui n’aura jamais réussi à toucher la Cup avec les Flyers. Il en aura été près en 1987 et en 1997 où il perd par deux fois la finale avec Philadelphie.
Pour vous parler de la série en elle même, je dois vous dire que je suis plus satisfait de voir les Kings l’emporter 4-2 que 4-0. Une telle gifle n’aurait en aucun cas reflétée la réelle physionomie de cette série. Cette dernière a été bien plus serré que l’on a voulu nous le faire croire. New Jersey était bien moins armé sur le plan des individualités, c’est indiscutable. Mais avec le momentum du match 4 de leur côté, je reste persuadé qu’ils auraient pu aller jusqu’au match 7. Finalement c’est cette pénalité de 5 minutes qui aura eu raison de ce momentum qui ne tenait finalement qu’à un cheveu; et à dire que cet avantage numérique ne serait jamais arrivée si les arbitres auraient sanctionnés la charge par derrière à l’encontre de Stephen Gionta juste avant la fameuse pénalité infligée à Steve Bernier pour son boarding à l’encontre de Rob Scuderi.
Le Devils sont loin d’avoir volé leur place dans cette finale et il n’ont pas démérité. Passer d’une saison cataclysmique à une finale de la Coupe Stanley, je dois dire que la plus-value est plutôt belle. Tout le crédit doit revenir aux leaders de cette équipe qui ont su redonner confiance à tous le groupe. Je pense principalement ici à Martin Brodeur, Zach Parise, Ilya Kovalchuck et Patrick Elias. Mais on ne doit pas oublier Peter DeBoer dans tout ça qui a du prendre la suite de Jacques Lemaire. Le grand Jacques n’est pas tout blanc dans ce succès lui aussi car il a su redonner confiance à tout cet effectif en fin de saison dernière … Comme quoi les beaux parcours prennent parfois forme bien en amont de la saison elle même.
DeBoer, tout le monde lui jeté la pierre lorsqu’il était à la tête des Panthers, équipe abonnée aux bas fond de la conférence Est. Mais pour sa première saison avec une équipe potable (car ses Panthers n’avaient pas la tête de ceux modelés à l’intersaison par Dave Tallon) il réussit à aller en finale de la Coupe Stanley! C’est la certainement la plus belle des manières de faire taire à jamais tous ses détracteurs.
Cette finale en soit ne rentrera pas dans les annales. Elle résume bien la tendance de la NHL qui s’est transformée ces dernières années en une ligue orientée vers la défensive. Les scoring plutôt faible en témoigne parfaitement. Les gardiens auront volé la vedette! Maintenant il nous reste plus qu’à attendre la draft qui se déroulera à Pittsburgh les 22 et 23 Juin prochain, puis le marché des agents libres qui ouvre le 1er Juillet prochain et l’on sera off pour deux mois …
Tout ce qu’il faut espérer c’est que l’on aura du hockey au mois d’Octobre prochain. Mais ça c’est une autre histoire dont on aura le temps de parler …